Journal de corps / Mié Coquempot et la compagnie K-622 / Danse
La musique – Pascal Contet
La première pensée était de faire participer plusieurs compositeurs, tout comme le corps était représenté en plusieurs « morceaux ». Mais, dès les premières recherches de l’Acte I, l’identité chorégraphique s’est clairement dessinée et il est devenu indispensable que l’identité de la musique soit toute aussi puissante. Je souhaitais que le compositeur soit aussi interprète du projet, cette condition importante sou-tiendra solidairement les musiciens vers une autre monstration de leurs jeux et de leurs corps par la suite. Lors de la réalisation de l’Acte I, le compositeur et accordéoniste Pascal Contet est littéralement entré dans la danse, opérant avec ce qui a lieu.
Dans l’Acte II, la création musicale serait construite en blocs, comme un story-board, dont les cadres et les consignes seraient extrêmement précis, mais le flux spontané. Les musiciens seront également spatialement chorégraphiés, ce serait pour eux, une double partition. L’équivalence de présence et d’action avec les danseurs est une des questions importantes de cet acte, tout comme l’individualisation dans le groupe. Pour l’Acte III, les musiciens retrouveraient une formation chorale, tenue par une partition écrite très complexe. L’écriture de la composition musicale de cet acte fera l’objet d’une commande spécifique et d’une résidence pour Pascal Contet dont le lieu est encore à déterminer. Ce sont six musiciens de l’ensemble 2e2m, avec lequel nous collaborons depuis 2005 qui s’engageront sur ce projet. Leur directeur artistique Pierre Roullier et Mié Coquempot on déjà établi l’instrumentarium : un accordéon, un saxophone, un flûte, un alto, un violoncelle et un contrebasse.
Journal de corps
L’attestation de soi est le corps.
Le corps est l’espace que nous partageons tous et l’espace le plus individuel. À la foi lieu commun et unique, il est un monde en constante trans-formation, un état de sensations et de perceptions, un terrain de jeu à explorer, à connaître, à reconnaître, à vivre et à danser.
Le corps est un journal intime.
Comme tel, j’aime le feuilleter, le parcourir.
Par la chronologie : jour, mois, année ; ou par rubriques : mobilité, contrôle, aspect, texture, ou mieux encore par hasard, en suivant le fil de la découverte et de la surprise, de l’émerveillement à la déception.
Tout est surprenant dans ce corps où l’on ne cesse de vivre.
durée : 90 min
Tempi, actiones, situations, séquelles
Tempi
Journal de corps est un journal intime à la logique compilatrice. Celle-ci, au parcours délibérément déconcertant, ex-primera la relation qui se dessine entre soi et son corps. Chaque jour le corps semble identique mais se révèle méconnaissable. Les trois actes divulguent une chronologique évidente, mais, on ne pourrait prétendre à une narration liée à cette succession. Les trois actes témoignent avant tout de trois états : la découverte, la puissance, l’abîme.
Actiones
Comme un autre, comme un nouveau territoire, par des axes casuels, grossis, morcelés, le corps s’explore activement, se questionne incidemment, pour s’appartenir, pour s’incorporer – unir en un seul corps, réunir en un seul tout.
Pour se reconnaître, soi doit se rencontrer, soi doit rencontrer l’autre. Soi met en jeu les relations possibles entre corps (sing. ou plur.) par des actions : lier, tendre, tenir, soutenir, correspondre, répondre, toucher, glisser, caresser, pincer, rouler, frapper, malaxer, mélanger, goûter, soulever, mesurer, peser, gonfler, tomber, porter, déplacer etc.
Situationes
Les corps du JOURNAL sont exposés, offerts au regard de celui qui s’y reflète comme un mystère, comme une curiosité.
Anatomiquement, entre profondeur organique et surface de la peau : les muscles, les plis, le squelette, la chair, des pieds aux bras, des mains au cou, jusqu’au parties les plus délicates, chaque élément est un morceau de choix spectaculaire.
Affectueusement, car c’est bien la vie, avec ses variations, ses strates, ses sensations, ses perceptions et enfin ses apparitions, que le corps projette. Le corps en tous ses états et ses états d’âme.
Picturalement, le corps est magnifié par l’exposition de sa sobriété, simplement vêtu de sous-vêtements. Ce qui recouvre chaque zone corporelle vient alors avec délicatesse dessiner, dans la mobilité subtile du geste dansé, la naissance d’un territoire toujours premier.
Cinématographiquement : le mouvement incarné nous sur-prend, ravit notre regard, enfin nous offre copieusement ce qu’il est. La vie nous est ainsi donnée, comme une naissance renouvelée, une régénération.
Séquelles
Le corps se déclare comme une matière à organiser, à traiter, à modeler, à fouiller, à composer, dans des traitements et des vues inattendus. La conséquence est étrange, parfois obscène, souvent cruelle et remarquable. La limite du séant est floue, le contour du corps est modifié, son expression est intraduisible.
Tout alors dans cette dynamique des espaces physiologiques vient témoigner de ce que nous sommes, de ce qui nous fonde, et nous justifie à nous-mêmes : le mouvement de la vie.
(photo Jean Goussebaire)
Trois actes, trois ans
2008 Acte I – La découverte
– 5 danseurs, 1 musicien-compositeur, 1 plasticienne
Lieux : Studio-lab à la Ménagerie, résidence à la Carrière de Normandoux
Temps : 4 semaines
Co-production : Ménagerie de Verre Studiolab, CDC Toulouse dans le cadre d’In Vivo, La Carrière de Normandoux
Initialement, Mié Coquempot avait prévu une période de recherche qui permettait d’enclencher la production de Journal de Corps en 2009. Mais, pour répondre à l’élan suscité par ce projet, K622 a avancé la production de l’Acte I qui a été créé en plein air, dans le site insolite et enchanteur de La Carrière du Normandoux (direction artistique François Pin) les 22 et 23 juillet 08.
2009 Acte II – La puissance
– 6 danseurs, 6 musiciens,
1 compositeur, 1 plasticienne,
1 interaction designer
Lieux : Carcassonne, Zagreb, Paris et résidence de création au Centre d’Arts d’Enghien-les-Bains
Temps : 8 semaines
Co-production : CDC Toulouse dans le cadre d’In Vivo, CDA Enghien-les-Bains
Dans le cadre de la résidence au CDA d’Enghien-les-Bains, la phase pluridisciplinaire prendra tout son essor.
L’espace du spectacle sera partagé entre danse, musique, film, et un forme « intermédiale » créée par Cyrille Henry.
La création de l’Acte II, présentée avec l’Acte I, se tiendra dans la grande salle du CDA le 4 mars 2009.
2010 Acte III – L’abîme
– 6 danseurs, 6 musiciens,
1 compositeur, 1 plasticienne,
1 interaction designer
Lieux : Val d’Oise, Essonne
Temps : 6 semaines
Co-production : Escale de Danse en Val d’Oise, l’ensemble 2e2m, + autres (en cours)
C’est le rubato et le point d’orgue, l’intervalle entre l’irrésolution et la dissolution.
La création de l’Acte III, présentée avec l’Acte I & II, se mettrait en place avec le Réseau Escales Danse en Val d’Oise pour mars ou avril 2010.
(photo Natacha Godel)
Interaction designer – Cyrille Henry
Artiste et développeur pluridisciplinaire, s’intéresse à l’interaction entre le geste humain et l’informatique. Son travail s’est orienté tour à tour vers les capteurs ou la modélisation physique pour l’analyse gestuelle, les interfaces de contrôle informatique, ainsi que la synthèse sonore et visuelle en temps réel.
Il a travaillé quatre ans avec La Kitchen (comme responsable du département hardware) au développement d’interfaces de captation et de leurs utilisations dans un contexte artistique (spectacle vivant, danse, installation interactive, musique).
Il est l’un des membres fondateur du projet chdh de performance audiovisuelle ba-sée sur les logiciels pure-data et Gem ainsi que des outils qu’il a développé de modélisation physique.
Depuis 2005, il travaille comme développeur / ingénieur indépendant autour de pure-data / Gem et de systèmes de captation.